Page:Maupassant - Mont-Oriol, 1887.djvu/304

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— Tiens, vous êtes ici ! Je ne vous ai pas sentis approcher !… Et les autres, vous les avez trouvés ?

Paul répondit :

— Les voici. Ils arrivent.

On reconnaissait les rires de Gontran. Ce rire soulagea Charlotte d’un poids accablant qui pesait sur son esprit. Elle n’eût pas su dire pourquoi.

On les aperçut bientôt. Gontran courait presque, entraînant par le bras la jeune fille toute rouge. Et, avant même d’être arrivé, tant il avait hâte de conter son histoire :

— Vous ne savez pas qui nous avons surpris ?… Je vous le donne en mille… Le beau docteur Mazelli avec la fille de l’illustre professeur Cloche, comme dirait Will, la jolie veuve aux cheveux roux… Oh ! mais là… surpris… vous entendez… surpris… Il l’embrassait, le gredin… Oh ! mais !… Oh ! mais !…

Mme Honorat, devant cette gaîté immodérée, eut un mouvement de dignité :

— Oh ! monsieur le Comte… pensez à ces demoiselles !…

Gontran s’inclina profondément.

— Vous avez tout à fait raison, chère Madame, de me rappeler aux convenances. Toutes vos inspirations sont excellentes.

Puis, afin de ne pas rentrer ensemble, les deux jeunes gens saluèrent les dames et revinrent à travers bois.

— Eh bien ? demanda Paul.