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Page:Maupassant - Rencontre, paru dans Le Gaulois, 26 mai 1882.djvu/10

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» Mon mari mourut ; puis ce fut le tour de mes parents ; puis je perdis mes deux sœurs. Quand la mort entre dans une famille, on dirait qu’elle se dépêche de faire le plus de besogne possible, pour n’avoir pas à y revenir de longtemps.

» Je restai seule. Mon grand fils faisait son droit à Paris. J’espérais vivre et mourir près de lui : je partis pour demeurer ensemble. Mais il avait des habitudes de jeune homme : je le gênais. Je revins chez moi.

» Puis il se maria. Je me crus sauvée. Ma belle-fille me prit en haine. Je me retrouvai seule encore une fois. Or, comme les beaux-parents de mon fils habitaient les Indes, et comme sa femme fait de lui ce qu’elle veut, ils l’ont tous décidé à s’en aller là-bas, chez eux. Ils l’ont, ils l’ont pour eux : ils me l’ont en-