Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/151

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PETITPRÉ.

Mais d’ici là, qui s’en chargera ?


MARTINEL.

Moi, si l’on veut. Je suis garçon, retiré des affaires. Ça m’occupera... ça me distraira... Je suis tout prêt à le prendre avec moi, ce mioche... (Regardant Mme de Ronchard.) A moins que Madame, qui aime tant à sauver les chiens perdus...


MADAME DE RONCHARD.

Cet enfant !... à moi !... Oh ! ce serait un comble ! (Elle passe à droite.)


MARTINEL.

Vrai, madame, si vous y tenez, je vous céderai la place de bien bon cœur.


MADAME DE RONCHARD.

Mais, monsieur... Je n’ai pas dit...


MARTINEL.

Pas encore, c’est vrai... Mais vous le direz peut-être avant qu’il soit longtemps... car je commence à vous connaître, allez ! Vous êtes une fausse méchante, vous, et pas autre chose !... Vous avez été malheureuse dans la vie... Ça vous a aigrie... comme le lait, qui tourne à la surface... mais au fond... beurre première qualité !