Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/157

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la mourante et fait disparaître le petit dans quelque village de banlieue, il n’y aurait pas assez de mépris pour lui... assez d’insultes... Il deviendrait un être sans cœur et sans entrailles... Et vous, ma tante, pensant aux innombrables toutous qui vous doivent la vie, vous vous écrieriez avec de grands gestes : « Quel misérable ! »


MARTINEL, assis à gauche.

Mais certainement !


MADAME DE RONCHARD.

Les chiens valent mieux que les hommes !


LÉON.

Les enfants ne sont pas des hommes, ma tante. Ils n’ont pas encore eu le temps de devenir méchants.


PETITPRÉ.

Tout cela est très ingénieux, Léon, et tu plaides à ravir.


MADAME DE RONCHARD.

Si ça pouvait être comme ça au Palais !


PETITPRÉ.

Mais il ne s’agit pas ici de roman, ni de personnages imaginaires. Nous avons marié Gilberte avec un jeune homme dans les conditions normales.


MADAME DE RONCHARD.

Sans enthousiasme !