Page:Maupassant - Zut !, paru dans Le Gaulois, 5 juillet 1881.djvu/7

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Mais, poursuivi par mon idée, je pris dans le jour un train pour Paris. Sur le boulevard, un de mes amis vint à moi. C’était justement ce qu’on appelle un mauvais coucheur. Je lui demandai :

— Eh bien ! te disposes-tu à partir en guerre ?

Il répondit, surpris :

— De quelle guerre parles-tu ?

Je simulai la stupéfaction indignée :

— Mais de la guerre avec l’Italie. On nous insulte là-bas tous les jours.

Il répondit :

— Je m’en fiche un peu, de l’Italie. Quand ils auront fini de crier, ils se tairont ; ce sont des hâbleurs grotesques.

Je le quittai.