Page:Maupassant Bel-ami.djvu/301

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Patronne », un regard trouble, hésitant, qui se posait sur lui et fuyait tout de suite. Et il se disait : — Tiens… tiens… tiens… Est-ce que je l’aurais levée aussi, celle-là ?

Les quêteuses passèrent. Leurs bourses étaient pleines
d’argent et d’or. Et une nouvelle pancarte fut accrochée sur l’estrade annonçant : « Grrrrande surprise. » Les membres du jury remontèrent à leurs places. On attendit.

Deux femmes parurent, un fleuret à la main, en costume de salle, vêtues d’un maillot sombre, d’un très court jupon tombant à la moitié des cuisses, et d’un plastron si gonflé sur la poitrine qu’il les forçait à porter haut la tête. Elles étaient jolies et jeunes. Elles souriaient en saluant l’assistance. On les acclama longtemps.

Et elles se mirent en garde au milieu d’une rumeur galante et de plaisanteries chuchotées.

Un sourire aimable s’était fixé sur les lèvres des juges, qui approuvaient les coups par un petit bravo.

Le public appréciait beaucoup cet assaut et le témoi-