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Page:Maupertuis de - Oeuvres - T2 - 1768, Lyon.djvu/161

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vont-elle former l’œil, pourquoi celles-là l’oreille ? pourquoi ce merveilleux arrangement ? & pourquoi ne s’uniſſent-elles pas toutes pêle-mêle ? Si l’on veut dire ſur cela quelque choſe qu’on conçoive, quoiqu’encore on ne le conçoive que ſur quelque analogie, il faut avoir recours à quelque principe d’intelligence, à quelque chofe de ſemblable à ce que nous appellons deſir, averſion, mémoire.

XV.

Qu’on ne s’alarme pas par les mots que je viens de prononcer : qu’on ne croie pas que je veuille établir ici une opinion dangereuſe. J’entends déjà murmurer tous ceux qui prennent pour un pieux zele l’opiniâtreté dans leur ſentiment, ou la difficulté qu’ils ont à recevoir de nouvelles idées. Ils vont dire que tout eſt perdu ſi l’on admet la penſée dans la matiere. Mais je les prie de m’écouter, & de me répondre.

XVI.

Croient-ils de bonne foi que les bêtes