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Page:Maupertuis de - Oeuvres - T2 - 1768, Lyon.djvu/391

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ſur les chofes que je propoſe le même jugement que moi, vous puiſſiez en mettre quelques-unes en exécution. Quel temps pour cela ſeroit le plus propre que celui où le plus grand Monarque, après tant de victoires remportées ſur ſes ennemis, fait jouir ſes peuples du repos & de l’abondance de la paix, & les a comblés de tant de fortes de bonheur, que déſormais rien ne peut être ajouté à ſa gloire que par des moyens dont la nature eſt d’être inépuiſables ?

Il y a des Sciences ſur leſquelles la volonté des Rois n’a point d’influence immédiate : elle n’y peut procurer d’avancement qu’autant que les avantages qu’elle attache à leur étude peuvent multiplier le nombre & les efforts de ceux qui s’y appliquent. Mais il eſt d’autres Sciences qui pour leur progrès ont un beſoin néceſſaire du pouvoir des Souverains ; ce ſont toutes celles qui exigent de plus grandes dépenſes que n’en peuvent faire les particuliers, ou des expériences qui dans l’ordre ordinaire ne ſeroient pas praticables.