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Page:Maupertuis de - Oeuvres - T2 - 1768, Lyon.djvu/401

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des Sciences.

l’Amérique mériteroit d’être examinée. Tant de relations dignes de foi nous parlent de ces Géants, qu’on ne ſauroit guere raiſonnablement douter qu’il n’y ait dans cette région des hommes dont la taille eſt fort différente de la nôtre. Les tranſactions philoſophiques de la Société Royale de Londres parlent d’un crâne qui devoit avoir appartenu à un de ces Géants, dont la taille, par une comparaiſon très-exacte de ſon crâne avec les nôtres, devoit être de dix ou douze pieds[1]. A examiner philoſophiquement la choſe, on peut s’étonner qu’on ne trouve pas entre tous les hommes que nous connoiſſons la même variété de grandeur qu’on obſerve dans pluſieurs autres eſpeces : pour ne s’écarter que le moins qu’il eſt poſſible de la nôtre, d’un ſapajou à un gros ſinge il y a plus de différence que du plus petit Lappon au plus grand de ces Géants dont les voyageurs nous ont parlé.

Ces hommes mériteroient ſans doute d’être connus : la grandeur de leurs

  1. Tranſact. philoſ. n. 168 & 169.