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Page:Maupertuis de - Oeuvres - T3 - 1768, Lyon.djvu/446

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tant d’expressions abrégées qui contiennent des phrases entières. Mais tout cela n’empêche pas que le procédé général de tous les peuples, dans la formation de leurs langues, n’ait dû nécessairement être tel que nous l’avons expliqué.

XIV — Les langues ainsi formées, les premiers besoins satisfaits, on eut des besoins nouveaux, et l’on chercha à les satisfaire. Les moyens ingénieux que les hommes avaient trouvés pour s’exprimer ne suffirent pas ; ils ne pouvaient servir que dans la présence les uns des autres ; on voulut se faire entendre dans des lieux éloignés ; et c’est là vraisemblablement l’origine de l’écriture. Car il est moins croyable que le désir de parler à ceux qui devaient naître, et de transmettre ses pensées à la postérité, ait été le motif qui a fait découvrir cet art admirable.

XV — Quoi qu’il en soit, on chercha des moyens pour se faire entendre dans des lieux où l’on n’est point, et dans des temps où l’on ne sera plus. Et comme le premier langage avait consisté en gestes et en représentations physiques