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Page:Maupertuis de - Oeuvres - T3 - 1768, Lyon.djvu/458

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une plus grande composition. Et si l’écrivain et le lecteur étaient assez habiles, on trouverait dans chaque caractère la juste définition de la chose. On voit par là pourquoi c’est un si grand mérite en Chine d’être lettré ; c’est qu’il faut être philosophe pour savoir lire et écrire. Cette écriture pourrait être telle que chacun y découvrirait selon sa capacité ; que les mêmes caractères auraient un sens plus étendu pour les savants, ou pour ceux qui chercheraient à s’instruire ; et un plus borné, qui suffirait pour ceux qui ne voudraient pas approfondir, ou qui n’en seraient pas capables. J’ai ouï dire en effet à un homme d’esprit qui a demeuré longtemps en Chine, qu’un Chinois, selon qu’il est plus ou moins habile, voit plus ou moins dans la même page ; que tandis que l’un n’y voit que superficiellement la chose, l’autre y trouve toutes ses propriétés, et les rapports de ces propriétés. Il ne faut pas douter que ce ne fût là un grand avantage, si, comme nous l’avons