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Page:Maupertuis de - Oeuvres - T3 - 1768, Lyon.djvu/459

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déjà dit, de grands inconvénients n’y étaient attachés : ces inconvénients sont l’immense multitude des caractères, et la difficulté de les connaître et de les retenir.

XXVIII — Pour achever de faire comprendre la différence entre ce genre d’écriture et la nôtre, je me servirai de l’exemple des notes de la musique. Pour écrire la musique on pourrait se servir des nombres qui appartiennent à chaque ton, c’est-à-dire qui marquent les vibrations qu’une corde qui rendrait ce ton imprime à l’air dans un temps donné : cette manière répondrait à l’écriture dont nous venons de parler. Au lieu de cela on ne s’est proposé que d’exprimer l’intonation ou la sensation que chaque ton excite ; et cela répond à notre écriture, qui, sans égard aux choses, ne rend que les mots.

XXIX — Après cette digression, qui nous a paru nécessaire pour expliquer les différents rapports qui se peuvent trouver entre le langage et l’écriture, revenons à l’écriture et au langage de l’Europe,