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des abénakis

ayant reçue leur passeport pour le ciel ? Leur peut-on fermer les yeux dans cette allégresse sans y participer ? La mort qui fait peur à tout le monde, réjouyt un sauvage nouvellement baptisé, et la foy de ses parens change leurs hurlemens et leurs grands cris en des actions de grâces et en des réjouissances de ce qu’ils se verront bientost les uns les autres en Paradis. Voilà comme se comportent les a vrais fidèles au jour de leur trespas »[1].

Lorsqu’il eût terminé les visites des bourgades, il retourna à sa mission de l’Assomption, d’où il partit aussitôt pour Boston, accompagné de Noël Negabamat. Il était chargé d’aller conclure avec les Anglais le traité d’alliance, dont il avait été question l’année précédente. Il portait une lettre des conseillers de Québec. Cette lettre, datée du 20 Juin 1651, donnait les raisons qui devaient engager les Anglais à conclure cette alliance contre les Iroquois. Dès son arrivée à Boston, le Père fut fort étonné de voir que l’opinion des Anglais à cet égard était complètement changée depuis un an. On lui signifia de suite que le Gouvernement aimait mieux renoncer à tous les avantages qu’il pourrait retirer de ce traité, que s’exposer à s’engager dans une guerre avec les Iroquois ; qu’en conséquence, les Algonquins du Canada et les Abénakis de Kénébec ne devaient pas attendre le secours qu’ils demandaient[2].

  1. Relations des Jésuites. 1652. 25.
  2. Relations des Jésuites. 1652. 26.

    L’Abbé J. B. A. Ferland. Hist. du Canada, 1èrepartie. 395, 396.