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CHAPITRE SIXIÈME.

établissement des abénakis à saint-françois.


Dès la première année de l’émigration des Abénakis en Canada, un certain nombre de ces sauvages remontèrent le Saint-Laurent, jusqu’au lac Saint-Pierre, et allèrent s’établir sur la rivière, qui porte aujourd’hui le nom de « rivière Saint-François »[1]. Ils remarquèrent dans cette rivière une grande quantité de plantes, qu’il appelaient « alsial » ; de là, ils la nommèrent alsigânteku, rivière aux alsials[2].

  1. Cette rivière a reçu son nom de la paroisse de Saint-François, établie en 1687. Quelques uns ont pensé que ce nom vient de la famille des Saint-François. C’est une erreur. Cette famille a reçu elle-même ce nom de la paroïsse de Saïnt-François ; son véritable nom est « Crevier ». La rivière a porté le nom de Saint-François avant la famille Crevier.
  2. M. l’abbé L. Provancher, si connu pour ses connaissances en botanique, a eu l’obligeance de nous adresser la note suivante touchant les principales plantes qui poussent dans la rivière Saint-François.

    « La plupart des plantes dont vous me parlez sont, je pense, des graminées, à l’exception toutefois de celles qui sont armées de longs fils s’étendant sur l’eau. Ces dernières sont des Potamots de la famille des Naïadées. Je sais d’ailleurs que les différentes espèces de Potamots se trouvent en grande quantité dans votre rivière.

    « Quant à l’utilité et aux vertus particulières de ces plantes, je ne saurais vous en dire grand chose, car il faudrait pour parler sûrement déterminer l’espèce de chacune. La Triganie aquatique que nos gens appellent folle-avoine se trouve en grande quantité dans la rivière Saint-François, outre qu’elle est l’aliment d’une infinité d’oiseaux aquatiques, elle fournissait encore autrefois une