des désordres. Ils montraient toujours beaucoup d’affection pour le gouverneur, et disaient « qu’ils ne voulaient combattre qu’avec leur Père ».
On a dit, à cette occasion, que M. de Vaudreuil avait manqué à son devoir à l’égard des sauvages, en les laissant faire tout ce qu’ils voulaient. À dire vrai, il montra un peu de faible pour ces barbares ; il en résulta qu’ils devinrent fort exigeants.
Au commencement de Juillet, environ 1,500 guerriers sauvages étaient réunis à Montréal. Les Abénakis de l’Acadie et ceux du Canada formaient environ 600 guerriers, qui furent mis sous les ordres de M. Rigaud de Vaudreuil[1].
Les sauvages se rendirent à Saint-Jean, accompagnés de plusieurs missionnaires ; de là, ils remontèrent le lac Champlain, sur 200 canots, dans une régularité imposante, faisant sans cesse retentir les forêts et les montagnes de leurs chants de guerre. À Carillon le Saint-Sacrifice de la messe fut célébré solennellement. Les Abénakis s’y firent remarquer par leur piété, et édifièrent beaucoup les sauvages infidèles[2].
En attendant l’armée de l’expédition, Rigaud et le lieutenant Marin poussèrent quelques pointes sur les Anglais, avec un détachement d’Abénakis et de Canadiens. Marin fit quelques prisonniers, et leva des chevelures du côté du fort Édouard. Rigaud, avec 400 Abénakis et Canadiens, rencontra sur le lac Saint-
- ↑ Quelques historiens disent qu’il y avait 1,800 sauvages à l’expédition de William-Henry, d’autres, parmi lesquels on compte Carver, qui assista au combat, prétendent que leur nombre n’était que de 1,500. Cette dernière opinion nous paraît bien plus probable.
- ↑ Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. III. 184.