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des abénakis.

Sacrement un détachement d’Anglais, qui descendait sur vingt-deux berges. Il le défit complètement, tua 160 hommes, et fit environ 160 prisonniers[1].

L’armée de l’expédition, commandée par le général Montcalm, était rendue à Carillon, à la fin de Juillet. Elle se composait de 3,000 soldats et d’un pareil nombre de Canadiens, formant, avec les sauvages, 7,500 hommes. Montcalm laissa Carillon, le 30, pour se mettre en marche vers William-Henry. L’avant-garde, composée de 2,200 Canadiens et des Abénakis, sous les ordres du Chevalier de Lévis, prit la route de terre, pour protéger le reste de l’armée, qui s’avançait par eau avec l’artillerie. Le 2 Août, l’armée était rendue à trois milles de William-Henry. Montcalm débarqua en cet endroit et s’avança vers le fort, tandis que le Chevalier de Lévis, avec ses Canadiens et ses Abénakis, prit la route du fort Édouard, pour couper les communications entre les deux forts anglais, et arrêter les mouvements du général Webb, qui n’était qu’à quinze ou dix-huit milles de William-Henry, avec 4,000 hommes.

Le colonel Monroe commandait au fort anglais. Il avait 2,700 hommes sous ses ordres.

La tranchée fut ouverte, le 4, sous le feu des batteries du fort. Le lendemain, un Abénakis apporta au général Montcalm une lettre du général Webb, adressée au colonel Monroe. Le porteur de cette lettre, se voyant tomber entre les mains de l’ennemi, l’avait avalée, enveloppée dans une feuille de plomb ; et les

  1. Idem. Vol. III. 185 — Garneau. Hist. du Canada, Vol. I​I. 267.