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Page:Maurel - L Orniere.djvu/223

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QUATRIÈME PARTIE

I

Encore une fois l’automne. Encore une fois la terre nue, déjà livrée au soc puissant qui l’ouvre, au semeur qui la féconde. Encore une fois la coupe verte de la vallée qui se bronze. Encore une fois Reine debout sur le seuil regardant ce mois de septembre qui lui apportera demain une année, la trentième.

Cet après-midi-là, elle avait invité sa mère à passer une espèce de revue de la propriété. Il y avait le parquet des leghorns installé dans le fond de la cour, au soleil ; le clapier des angoras bleus derrière la chaumière et les ruches dans le potager.

Maintenant, Mme Almin se reposait sur le banc, tandis que Reine regardait au loin. Elle dit enfin :

— Eh bien ! maman, nous avons fait des progrès depuis six mois, qu’en dis-tu ?

La vieille dame sourit. Reine songea : « Comme elle est mieux ! Tout ce que j’ai souffert avait son contre-coup sur elle, elle s’est remise en même temps que moi. » Elle dit tout haut :