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Page:Maurel - L Orniere.djvu/28

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y avait du monde sur les routes et devant chaque porte, de ce triste monde de l'arrière, privé de jeunes hommes et d'hommes faits, sauf deux ou trois permissionnaires qui faisaient figure de héros du jour.

Et, bien vite, les dames de Réaumont furent reconnues et saluées de bon gré et même de bonne grâce, avec des coups de tête et de casquette, des cris d'enfants et des sourires, avec cette politesse qui vient de si loin dans le passé et qui n'est sans doute que la suite du vieil asservissement féodal de la chaumière au château. Pourtant, il y avait là une marque de sympathie plus personnelle. Ces dames Almin de la Mazure inspiraient l'estime, le respect et peut-être l'affection.

Quelqu'un cria :

C'est-il vrai qu'nous v'là débarrassés, mame Almin?

Affables, souriantes et distinguées, les dames de Réaumont entrèrent, parmi les pétards, les drapeaux et les cris, dans l'armistice de Reury.