Page:Maurer - Les Femmes de Shakespeare, 1901.djvu/22

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HELENE A GustaveMoreau. Paris, monSeigneur,qui est là en personne, accompagnédelaVénusmortelle,de la beautépur sang, de l’âme visiblede l’Amour. ( Troyluset Cressida.) La Tyndaride, au faîte du palais, respire L’air matinal. Son corps rythmique aux nobles lignes, Montre, pétri de lys et de neiges insignes, La courbe harmonieuse et molle d’une lyre. Nul coeur qui ne l’évoque en un ardent délire ; Car son bras, arrondi comme le col des cygnes, D’un seul enlacement change en Dieux les moins dignes. Hélène et le Matin se regardent sourire. Sa chevelure lourde, où la perle étincelle, Sur son épaule nue en ondes d’or ruisselle. Vénus, à l’horizon nacré, pâle, s’efface. L’Aurore épanouit sa pourpre éblouissante. Et sous ce calme ciel qui la sait innocente, Hélène et le grand jour se regardent en face.