Page:Maurer - Les Femmes de Shakespeare, 1901.djvu/26

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Les femmes de Shakespeare 19 CORDELIA A MauriceBouchor. Prêtez-moiun miroir ; si son haleineen obscurcitou en ternit la glace, eh bien ! c’est qu’ellevit... Cette plumeremue ! elle vit ! (Le roi Lear.) Morte ! Cordélia morte !... Mon coeur se fend ! Mais non, je ne vois point que son beau front pâlisse... Morte ? Oh ! Non ! Elle avait l’innocente malice, Jadis, de simuler le sommeil. On défend Ces jeux-là ; mais, que sonne un rire triomphant, On pardonne et l’on rit. — Encor ce fou caprice ?... Pour jouer avec elle et bercer mon enfant, Je voudrais bien savoir des chansons de nourrice. Elle semble vraiment reposer. Point de bruit Alors ! Sur ses yeux clos pose et sois douce, ô Nuit ! Et vous tous, si votre âme encore m’est amie, Ne parlez pas, ne bougez pas, ne troublez pas D’un mot, ou d’un murmure, ou d’un geste, ou d’un pas, Le père qui s’endort ni la fille endormie.