Page:Maurière - Une bonne fortune, paru dans Le Matin, 04 octobre 1922.djvu/7

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Elle a souri et d’une petite voix aimable, elle dit :

— Ce n’est rien, monsieur.

Les mots ont fait leur œuvre d’union. Pouvoir extraordinaire de la parole humaine : en elle ces phrases vibrent, éveillent un vague contentement ; elle sent un poids de moins sur sa poitrine, semble-t-il, parce qu’on lui a parlé, parce qu’un homme jeune et qui a l’air heureux s’est occupé d’elle… Ses yeux, de bas en haut, suivent les bagages qui prennent place. Il n’en finit pas d’ailleurs de les ranger ; il rit de leur manque d’équilibre. Rien de cocasse, n’est-ce pas, comme ce chapeau qui ne veut pas tenir dans le filet :

— Quelle chute, mon père !

— Tiens-toi là et sois sage !