Page:Maurière - Une bonne fortune, paru dans Le Matin, 04 octobre 1922.djvu/6

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homme on est madame une telle ; on serait bien moins petite dans le coin du compartiment ! Et elle a tant besoin de s’appuyer, de se frotter à quelqu’un !

Un grand jeune homme entra dans le wagon à Saint-Germain-des-Fossés. Le voici en face d’elle, rose et frais, la moustache soignée, le visage banal et régulier. Il a l’air satisfait, familier, jovial, d’un garçon qui se trouve partout en pays de connaissance. Ils se sont regardés — lui avec un regard qui se signifie : Hé ! hé ! — elle d’un air de le remercier d’être là, de la heurter et de lui marcher sur les pieds. Comme il est poli, ce provincial !

— Est-ce que la portière vous gêne ?… Pardon, mademoiselle… Mille excuses…