Aller au contenu

Page:Maurière - Voisinage, paru dans Le Figaro, 14 mars 1925.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle rentra, triomphante, dans sa ferme qui s’élevait maintenant fière, nue et seule dans la plaine. Elle en examina les bâtiments d’un œil sévère.

— Il faut une poigne d’homme dans la maison. Le père laisse tout aller.

Dans la cuisine, elle regarda le domestique attablé, de quinze ans plus vieux qu’elle, silencieux. C’était un bon ouvrier solide et qui prenait l’intérêt de la maison. Une décision durcit le front de Maria.

— Mieux vaut lui que rien, dit-elle à mi-voix. Ça fera un maître pour le bien.

Pesant, le valet mangeait, ignorant sa haute destinée.


Gabriel Maurière.