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Page:Maurière - Voisinage, paru dans Le Figaro, 14 mars 1925.djvu/5

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Il n’y avait plus de sécurité pour les prunes, et si les haies permettaient parfois aux poules de s’égarer chez Bécart, elles les empêchaient toujours d’en revenir. C’était une maison de désordre et de pillage, avec des filles en cheveux, criardes, sur le seuil — et des nichées d’enfants sales. À certains moments, il en sortait de toutes les ouvertures, à moitié nus, qui se tordaient comme des vers. On ne distinguait pas ceux qu’avaient ramenés les filles de ceux qui appartenaient au père.

— C’est-t-honteux, monsieur, disait Landry.

Jusqu’à la guerre, Bécart miséreux, déguenillé, resta soumis et humble comme un chien galeux. Il travaillait assez souvent à la ferme, et pour cette raison, Landry tolérait cette tache à