Page:Maurière - Voisinage, paru dans Le Figaro, 14 mars 1925.djvu/6

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côté de sa prospérité.

Mais Landry perdit son garçon ; il ne lui resta qu’une fille ; ses domestiques partirent un à un ; la main-d’œuvre devint rare et fut bientôt introuvable. Peu à peu, la ferme déclina ; bien des champs restèrent incultes ; la maison prit une livrée de maladie, avec des plaques d’herbe dans la cour, des ulcères aux murs, des toits qui desquamaient. Landry, qui n’avait songé qu’à agrandir sa terre et qui avait toujours dépensé largement, se trouvait embarrassé, comme dans des habits trop vastes qu’on ne peut remplir.

Par contre, la nichée de Bécart — cinq filles, deux garçons — s’en va tous les jours à la ville, aux usines de bonneterie, qui, par les tentacules ferroviaires, sucent la vitalité du pays ; on y gagne