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Page:Maurière - Voisinage, paru dans Le Figaro, 14 mars 1925.djvu/8

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n’a plus l’ardeur d’autrefois ; il n’achète pas de machines, il abandonne les foires du chef-lieu, il tourne dans sa vieille routine, comme, un cheval usé.

Alors, d’un côté le trio d’esclaves du sol, cette fille de vingt-neuf ans qui menace de sécher sur pied comme un vieux pavot ; en face des gars en chemise de cellular, cigarette au bec, des filles parées et chignonnées qui vont au bal, Bécart qui bat sa femme, politiquaille et réclame le partage des biens (c’est tout ce qu’il comprend au communisme). Comment voulez-vous qu’on ne se haïsse pas ? Deux castes se heurtent : le terrien âpre et taciturne, l’ouvrier gouailleur et insouciant. L’un décline, l’autre monte : c’est donc la guerre.

La Maria, la fille de Landry, est tout fiel. Elle sent sa trentaine tourner au vinaigre. Elle la déteste cette nichée, qui