élève de Drolling, a profité sans grand éclat des bonnes doctrines
de M. Ingres. On connaît la Muse et le Poète, du Louvre.
Il a peint la chapelle Sainte-Geneviève à Saint-Sulpice,
celle de la Sorbonne et deux ou trois panneaux (dont un,
charmant, la Présentation] dans la chapelle des Catéchismes
à Saint-Étienne-du-Mont. Il abonde en fadeurs qui font pressentir
Cabanel.
Le délicieux, le tendre Amaury-Duval mériterait une étude
approfondie. Il a écrit des Souvenirs de Jeunesse, et un livre
plus connu sur l’Atelier d’Ingres. C’est à cette dernière
publication qu’il doit de n’être pas entièrement oublié. Il
s’y montre respectueux à l’égard du Maître, mais sans docilité
ni faiblesse ; sa lettre à Sarcey sur le prix de Rome et
l’École des Beaux-Arts, ses pages sur l’organisation du
Salon et contre le Jury, sont des morceaux de fine critique
qu’il faut relire ; et je ne parle pas d’une douzaine d’anecdotes
significatives et spirituellement contées. Cet homme
intelligent, cultivé, audacieux, avait exposé avec de Lassus en
1839 des dessins pour la Monographie de Chartres. Il aimait
le Moyen-Age ; il avait voyagé en Grèce, en Italie. Amoureux
des Primitifs, il avait pris à l’atelier d’Ingres (atelier
dont il fut l’un des premiers élèves, le fondateur, pourrait-on
dire) une attitude qu’on eût qualifiée en notre temps de
décadente. Son archaïsme, sa passion pour le gothique lui
valut d’être rabroué par M. Ingres et ridiculisé au Salon par
les plaisanteries du public. Il développait, il affinait son
sens de la forme par la fréquentation des Quattrocentisti :
c’est ainsi qu’il en vint à réaliser des simplifications hardies,
vraiment décoratives et d’une expression jamais indifférente.
Il ne faut pas le juger sur les figures nues, d’ailleurs élégantes, qu’on voit de lui dans les Musées, à Rouen, par exemple, ou à Arras, et que la gravure a popularisées : les plus récentes sont médiocres, comme la plupart des œuvres de la vieillesse des élèves d’Ingres.
Il faut voir à Saint-Merry la chapelle Sainte-Philomène et