Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/100

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riens, mais le prote est là, impitoyable, qui ne laissera rien passer.

Si j’écrivais pour une minorité de spécialistes, je pourrais employer une phraséologie étincelante, imitant ainsi les médecins qui, pour donner confiance à leurs malades, appellent céphalée un vulgaire mal de tête, mais je m’adresse aussi bien à des hommes du peuple qu’à des académiciens et, à tout prendre, j’aimerais mieux employer l’argot, si j’étais assez expert dans le maniement de la langue verte.

Certains lecteurs, attentifs et ordonnés, me reprocheront des redites. Elles ne sont pas dues au hasard, car j’ai souvent remarqué que les maîtres du barreau émaillent leurs plaidoiries de répétitions multiples lorsqu’ils veulent insister sur un point particulier.

Tout a été dit et proposé avant moi, et je n’aurai pas l’outrecuidance de me présenter comme un novateur ou un moraliste. J’épargnerai ainsi à mes contradicteurs des effets faciles. Cependant, je demanderai, avant tout, à ceux-ci de me fournir, avec leurs critiques, une autobiographie qui me permettra, à mon tour, de les juger sur leurs antécédents.

Je baserai mon exposé sur l’observation des faits, même les plus simples, car ceux-ci sont souvent négligés. Et mon instrument d’observation préféré sera la psychologie qui domine les faits, les explique et les prévoit.