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Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/101

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Je ne saurais oublier que les lois naturelles sont plus fortes que les lois des hommes, et que ces derniers se sont toujours repentis cruellement de ne pas avoir tenu compte des premières.

Pour moi, qui ai l’habitude de la précision mathématique, qui se traduit souvent en microns, je suis parfois découragé par le flou de l’Économie Politique dont le même terme, employé par deux auteurs différents, a des significations diamétralement opposées.

Aussi, essaierai-je toujours de me placer sur un terrain concret, basé sur la pratique, laissant à d’autres le soin de construire des systèmes théoriques, excellents pour leur auteur qui ne risque rien en cas d’insuccès.

Je me servirai de mon expérience du passé pour en tirer des conclusions. Je laisserai à ceux qui pratiquent l’astrologie le soin de prédire l’avenir, et à ceux qui cultivent l’eschatologie le souci de nous dire ce qui se passe dans l’au-delà.

Je me méfie beaucoup de ceux qui proposent de faire une « expérience ». Pour en avoir suivi beaucoup en laboratoire, je sais que le pourcentage de celles qui réussissent est très faible. Au laboratoire, un insuccès ne dépasse pas le stade des déceptions. Appliquée à l’Économie, sur une grande échelle, une expérience manquée peut se transformer en catastrophe.

En mécanique, les progrès se font par étapes presque insensibles. Quand une pièce est usée, on ne met pas à la ferraille toute la machine. On remplace la pièce,