Aller au contenu

Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Or, il est déjà très difficile de trouver des chefs qui dirigent leurs propres affaires avec succès. À plus forte raison, pour diriger les affaires des autres avec compétence et intégrité.

Il est vrai que le dirigisme ne manque pas de ressources, tout au moins verbales. Il compte beaucoup sur « l’Organisation Professionnelle ».

« Jusqu’à ce jour le libéralisme, dit-il, a fait montre d’un aimable désordre qui confine à l’anarchie. Je vais organiser la production et la distribution. »

Ne voulant rien laisser dans l’ombre, j’ai eu la curiosité indiscrète de rechercher ce que voulait dire le mot « Organiser ». Le Larousse m’a répondu : « organiser = arranger ». Alors, j’ai compris ! Plus tard, au lieu de dire : « Ah ! comme j’ai été bien arrangé », on dira : « Ah ! comme j’ai été bien organisé ».

L’Organisation Professionnelle n’est pas une nouveauté. Déjà, bien avant la guerre, au sein de la C. G. P. F., je m’élevai avec énergie contre les Ententes Industrielles, qui sont une forme prémonitoire du dirigisme. Déjà, l’idée était dans l’air qui voulait supprimer la concurrence, sans égard pour les intérêts du public. La polémique gagna en virulence lorsqu’on voulut rendre obligatoires les Ententes Industrielles.

Chaque industriel était contraint d’adhérer à une entente, et aucune dissidence n’était admise. Les intérêts du consommateur étaient ignorés. Les trusts étaient les maîtres en attendant que ce fût l’État.