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du libéralisme, alors qu’un dirigisme néfaste nous avait privés de tous nos moyens.

ll faut reconnaître, cependant, aux dirigistes de la suite dans les idées, car la débâcle était à peine apaisée qu’ils se retrouvaient tous et faisaient triompher leurs idées.

La loi du 16 août 1940 fut la génératrice des Comités d’Organisation, C. O. en abrégé. En principe, ils devaient être gérés par la profession elle-même. En réalité, la plus aimable fantaisie présida à leur composition. Les uns étaient formés de patrons, plus ou moins chômeurs ; les autres étaient réduits à un seul directeur responsable. Ce vocable « responsable » est une trouvaille. Il est emprunté au jargon de la C. G. T., et vous a ainsi un petit air « prolétaire ». En fait, le directeur n’est responsable de rien du tout. Si cela ne va pas, on le change, ou il démissionne. Les vrais responsables sont les chefs d’industrie, dont on a accru la responsabilité dans leur personne et dans leurs biens, en même temps qu’on leur enlevait toute initiative et toute autorité, en attendant qu’ils soient évincés. Car il ne faut pas s’y tromper, l’Organisation Professionnelle conduit droit à l’Étatisation puisque l’État décide de tout. Dans peu de temps, tout le monde sera fonctionnaire. Le processus est automatique. Le directeur responsable d’un C. O. nomme des chefs de service, lesquels prennent des adjoints, nantis d’une dactylo. Leur premier geste est de faire un recensement, auquel répondent les assujettis. Un flot de papiers submergé le C. O. Pour y faire