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Depuis qu’il y a des hommes, et qui travaillent, il y a des employeurs et des employés dont les intérêts sont forcément différents, mais non nécessairement opposés. Il en est de même des rapports entre vendeurs et clients, dont les intérêts sont contraires, mais qui n’en conservent pas moins un caractère courtois, sinon amical.

Le malheur a voulu que la lutte des classes serve de tremplin à une nuée de professionnels pour qui le bonheur de l’ouvrier constituait le moindre des soucis, mais qui visaient, avant tout, à s’assurer son vote ou sa cotisation. Ils auraient pu se borner à guider, à conseiller, à appuyer des revendications raisonnables. Ils ont préféré recourir à la violence, susciter l’envie et la jalousie, fomenter la haine et lancer les « masses laborieuses », le poing fermé, à l’assaut d’un patronat peu préparé à recevoir le choc.

Ce faisant, ces trublions se mettaient en lumière, se paraient de succès faciles, accroissaient leur clientèle, sans se soucier des dégâts qu’ils causaient.

Je dois avouer que les patrons n’ont pas eu une attitude très vaillante. Ils se reposaient sur le Gouvernement pour faire respecter la loi, mais celle-ci était violée à chaque instant sous la pression des masses. On a souvent reproché aux patrons leur attitude passive et le manque de préparation de leur défense. En face des salariés bien groupés dans des Syndicats largement pourvus d’argent, ils ne pouvaient opposer que des Chambres Syndicales préoccupées avant tout de ques-