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laquelle le prix de la vie montait plus vite que les salaires. Comme remède, on proposait l’échelle mobile, ainsi qu’elle existait dans l’Imprimerie, qui s’en trouvait bien, parce qu’elle était seule à l’appliquer. Généralisée, c’était l’apparition du « cycle infernal », où les salaires courent après les prix. Le grave danger de ces jongleries avec les salaires, c’est qu’elles laissent en dehors du circuit toute une classe de la population, fonctionnaires, retraités, pensionnés, femmes au foyer et enfants qui, ne bénéficiant pas d’une augmentation de leurs revenus, sont écrasés par l’élévation du prix de la vie.

M. E. Schueller, dans un livre plein d’enthousiasme généreux, La Révolution de l’Économie, propose un système qui a, au moins, le mérite de ne pas augmenter tout bêtement les salaires. Il n’élève ceux-ci qu’autant que la production croît. Si la production double, le travailleur voit sa paie doublée. Méthode séduisante puisque, dans le même temps, elle crée des richesses. C’est une idée qui rejoint le fameux travail « aux pièces », si en honneur sous le libéralisme et si combattu par la C. G. T. Mais M. Schueller l’améliore par la stabilisation autoritaire des prix afin d’éviter leur avilissement par la surproduction, qui mettrait les salaires en danger. Heu ! là, je deviens sceptique, car comment écouler une production croissante, sans la mettre à portée d’un plus grand nombre, comme le réalise le libéralisme, au moyen de l’abaissement du prix de vente. D’autre part, ce système ne peut être