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large part, est la cause de notre défaite. Nos tanks, nos canons et même nos avions étaient excellents, et la science de nos Ingénieurs n’est pas en cause. Mais encore fallait-il passer des commandes en temps utile et produire en série.

Or, aucune industrie n’a été plus « dirigée » que celle des armements. Rien ne pouvait s’inventer, se dessiner, se fabriquer, se livrer, se payer sans l’intervention totale de l’État, qui représente ce que l’on pouvait faire de mieux comme dirigisme.

Les marchands de canons avaient disparu, absorbés par la nationalisation, mais avec eux les canons et les tanks !

L’Aviation était « dirigée » dans les moindres détails, mais, en Septembre 1939, elle alignait péniblement 300 avions de chasse modernes et 10 de bombardement, et pas beaucoup plus en Mai 1940.

Je ne me propose pas de rechercher ici les responsabilités, mais lorsqu’on veut faire peser celles-ci sur l’Économie libérale, alors mon bon sens se révolte.

Vouloir profiter de la catastrophe pour accabler le libéralisme,

Ce pelé, ce galeux, d’où nous vient tout le mal,

me fait penser au cambrioleur qui, au sortir de la maison qu’il a pillée, se met à crier « au voleur » pour détourner les soupçons.

J’essaierai de démontrer que, depuis 1919, un dirigisme grandissant a fait de sérieux ravages dans notre