Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion de cette liberté. En tous cas, sur ce chapitre, il n’y gagnera pas, à moins qu’on ne juge qu’il avait trop de liberté, qu’il en a mésusé et qu’il convient de la restreindre.

Pour ma part, je crois que presque tous ont maintenant compris que la liberté doit se limiter au point où elle risque de tourner en désordre. Mais alors il n’est, pour cela, besoin que d’arrêter les excitateurs professionnels, qui sont les seuls responsables de ces excès, sans aller jusqu’à annuler une des conquêtes de la Révolution de 1789, à laquelle l’ouvrier attache le plus de prix : la liberté.

La Sécurité.

Un autre besoin impérieux du travailleur est la sécurité de l’emploi. Il redoute, avec raison, de se voir privé de travail du jour au lendemain. Ce désir de stabilité est très louable, et il faut le satisfaire par tous les moyens. Mais, n’en déplaise aux trublions de meetings, l’intérêt de l’employeur à conserver son personnel est au moins aussi grand. Quand un ouvrier change d’usine, il est bien apte à accomplir un autre travail du jour au lendemain, mais, pour le patron, le résultat est déplorable. J’en discutais un jour avec André Citroën, qui se plaignait du peu de rendement de sa main-d’œuvre.