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et le pire. Je les mets dans le même paragraphe, car ils sont inséparables, la grève ne se concevant pas sans le Syndicat.

Je considère le Syndicat non seulement comme utile, mais indispensable, pour conseiller ses membres, les guider, recevoir leurs doléances, soutenir leur moral en leur donnant le sentiment qu’ils ne sont pas abandonnés. C’est dans l’affiliation à un Syndicat, pas forcément unique, que la dignité d’un salarié doit se trouver exaltée en tant que citoyen « libre et organisé ».

Mais, également, je suis fermement d’avis que le Syndicat doit se limiter à un rôle purement professionnel, d’où la politique doit être rigoureusement bannie. Ses dirigeants ne doivent avoir en vue que l’amélioration du sort de ses membres, et non la destruction d’une classe, ainsi qu’il était inscrit à l’article premier des Statuts de la C. G. T. Ils doivent être animés de l’esprit de collaboration avec les Syndicats patronaux, et non entretenir une atmosphère de suspicion, de jalousie et de haine.

Leur but doit être de construire, et non de détruire, leur moyen doit être la persuasion, et non la violence.

Aussi, ne puis-je que condamner sévèrement toute grève concertée sous la direction du Syndicat. Je n’ai jamais subi de grève chez Solex, sauf un jour, le 30 novembre 1938. Je n’ai jamais su quel en était le motif, pas plus que les ouvriers, d’ailleurs. C’était bien le type