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postulat, ce qui les dispense d’explications. D’autres y voient la réunion de tous les membres d’une même profession, sans pour cela définir la profession. Un fabricant de pneumatiques appartiendra-t-il à la Corporation du Caoutchouc, comme l’y invite sa fabrication ? Il s’y retrouvera avec les fabricants de tapis, de tuyaux de pipe, de talonnettes, qui utilisent le même matériau, mais qui n’ont fichtre pas les mêmes débouchés. Ou bien sera-t-il rattaché à la Corporation de l’Automobile, dans laquelle il a tous ses intérêts commerciaux ? La Corporation comprendra-t-elle les patrons et leurs ouvriers ? Rien ne l’indique, à telle enseigne que la Corporation paysanne, dont on parle tant, ne paraît qu’un démarquage des Syndicats Agricoles dont on aurait changé les têtes, tandis que les ouvriers ne paraissent y jouer aucun rôle.

Pour se faire une idée de ce que pourraient être les Corporations, il est nécessaire de se reporter aux dernières connues en France, celles supprimées par Turgot.

La question sociale y était radicalement résolue. Les compagnons et les valets n’avaient que le droit de se taire. Ils ne pouvaient quitter leur travail sans l’autorisation de leurs maîtres. Quant à passer maîtres eux-mêmes, il n’y fallait pas songer, tant cela exigeait d’argent et de protections. L’accès à la maîtrise était réservé aux seuls fils de maîtres, sauf exceptions rarissimes. C’était bien là le patronat de « droit divin ». Quant aux maîtres, ils étaient surtout préoccupés de se