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Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/191

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pratique la méthode de la livraison de treize à la douzaine.

Nous avons, du reste, un avant-goût de ce que nous réserverait la disparition de la concurrence, tuée par la guerre. Prenons un exemple : le Métro de Paris. Pendant de longues années il a bataillé vigoureusement pour absorber son concurrent, l’autobus. Il est arrivé à ses fins pendant la guerre, mais, si ce monopole persiste, le Parisien continuera à être encaqué dans une atmosphère irrespirable, au milieu d’un fracas épouvantable, que l’emploi de roues sur pneus pourrait aisément supprimer.

Car c’est la concurrence qui est génératrice de tous les progrès. C’est elle qui s’enquiert du goût et des besoins du public et s’ingénie à les satisfaire au meilleur prix et dans les moindres délais. C’est encore elle qui nous fait rivaliser de courtoisie et d’amabilité avec le client, alors que l’actuelle disparition de la concurrence fait éclore toute une race de goujats, dont je n’avais jamais soupçonné l’existence.

Car si j’ai souvent souffert de la concurrence comme vendeur, j’ai, plus souvent encore, apprécié ses bienfaits comme acheteur. J’ai goûté la joie de pouvoir librement choisir mes fournisseurs, dont l’empressement s’ingéniait à m’aider à résoudre au mieux mes propres difficultés, sans qu’il soit question de contingentements, d’inscriptions, de tickets, de comités des prix et de toutes les chausse-trapes que nous offre le dirigisme.