Aller au contenu

Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les salaires pour améliorer le prix de revient. C’est ce qu’a démontré Henry Ford qui, face à une concurrence acharnée, n’hésita pas à inaugurer pour sa main-d’œuvre le taux minimum de un dollar l’heure, ce qui ne l’empêche pas de vendre ses voitures au plus bas prix du monde.

Par contre, l’État français qui, dans ses monopoles, est sans concurrence, n’est pas, pour cela, plus généreux avec sa main-d’œuvre.

On peut enfin accuser la concurrence d’abaisser la qualité pour réduire le prix de revient. Ce qui est encore inexact, car le public se charge de prouver, par son abstention, qu’il n’est pas dupe de cette méthode et qu’il réserve ses achats à la meilleure qualité pour un prix donné.

Le seul reproche fondé que je puisse faire à la concurrence est d’être la cause de bien des soucis que j’ai éprouvés, et je comprends très bien les théoriciens en chambre qui voudraient nous éviter ce cauchemar.

Pour cela, que proposent-ils ? Les Ententes obligatoires, accompagnées de contingentements, d’interdictions d’établissement ou d’extension, c’est-à-dire la création de monopoles en faveur des nantis au détriment des nouveaux venus. Ces Ententes postulent la fixation autoritaire des prix, utopie dans la pratique, car on verra s’instituer immédiatement un marché « rose » où, à l’inverse du marché « noir », c’est le vendeur qui verse un « dessous de table » à son acheteur, à moins qu’il ne