Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/193

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puiser pour calmer leurs appréhensions. Ils devront reconnaître que le libéralisme, loin de soutenir la « loi de la jungle », l’avait, au contraire, combattue par une série de dispositions qui, tout en empêchant les abus, laissaient s’épanouir librement la bienfaisante concurrence.

Les Sociétés Anonymes.

On pourra épiloguer longtemps, mais on n’évitera pas que deux des plus puissants leviers de l’homme soient l’amour-propre et l’intérêt. J’ai le privilège d’avoir été mêlé à la formation et à la gestion de très nombreuses Sociétés dans différents pays. J’ai donc le droit de dire que si le législateur fait abstraction de ces deux mobiles, il commet une erreur grossière. Le libéralisme l’avait bien compris, qui avait mis à la disposition de l’Économie cet admirable levier qu’était la Société Anonyme. Je dis : « était » car, actuellement, elle est complètement déformée dans sa constitution. La loi de 1867, qui a déjà 75 ans, avait voulu réaliser un instrument d’une souplesse incomparable, s’adaptant aussi bien aux petites affaires qu’aux gigantesques entreprises. Et elle avait parfaitement réussi. Grâce à la Société Anonyme, on a pu voir s’instituer l’alliance du Capital et du Travail, dans ce qu’elle a de plus harmonieux, et le pays est redevable à cette loi du développement prodigieux de l’industrie depuis cette époque.

Si Napoléon III revenait, il ne reconnaîtrait plus son