Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« plan comptable » qui, à leurs yeux, constitue un progrès indispensable dans le contrôle des entreprises. Je n’en suis pas persuadé et je crois qu’ils se font des illusions sur la valeur de leur méthode. En effet, pour chaque genre et pour chaque grandeur d’entreprise, la Comptabilité doit être différente. Si on a en vue le prix de revient, elle dépend surtout de la nature de l’article, de la complexité de sa fabrication, de l’importance de la série et de l’organisation de sa vente. Ce qui importe, avant tout, c’est de connaître le prix de revient des produits que l’on va vendre dans l’avenir, et, pour cela, on doit se baser sur des prix de matières à recevoir, sur une main-d’œuvre qui dépend de l’outillage et sur des frais généraux dont l’incidence est fonction directe de la série. Ce n’est que lorsque l’usine fabrique un produit simple, comme le sucre, par exemple, que l’on peut déduire le prix de revient de la comptabilité générale. Dans la plupart des cas, le prix de revient ne peut s’apprécier que par un calcul spécial pour chaque article. Le plan comptable ne jouera donc qu’un rôle de trompe-l’œil dans les calculs de prix, et je plains les administrations qui baseront les prix de leurs marchés sur les résultats du plan comptable.

Quant au point de vue fiscal, il y a beau temps que les Comptabilités sont organisées et que le Fisc s’y reconnaît parfaitement.

Je puis donc prédire, sans crainte de me tromper, que le fameux « plan comptable n, issu des cogitations d’es-