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les Chambres Syndicales étaient désorganisées, j’étais alors terrassé par une grave maladie, qui faillit m’emporter et qui me mettait hors de cause.

Je sais bien qu’une tâche urgente s’imposait : celle de répartir les matières et de contrôler les prix. Personne ne peut nier que cette répartition et ce contrôle soient indispensables en période de misère, si l’on veut éviter l’accaparement et la montée des prix en flèche. Mais on pouvait parfaitement utiliser pour ce but les Chambres Syndicales, renforcées au besoin en personnel. On a préféré constituer des organismes entièrement nouveaux, recrutés au hasard des sympathies, les uns absorbant les Chambres Syndicales, les autres les doublant, mais tous abondamment pourvus d’un personnel pléthorique et coûteux.

La caractéristique essentielle de ces Comités d’Organisation est que la Direction en est désignée par le Gouvernement, à l’exclusion de toute ingérence des professions. Pour assurer l’étatisation totale des C. O., ceux-ci sont contrôlés par un Commissaire du Gouvernement qui a droit de veto sur toutes les décisions.

Quant aux Chambres Syndicales, elles sont mises en sommeil, leurs biens sont bloqués, leur existence même soumise constamment à la menace de la dissolution. Dans ces conditions, le lecteur ne s’étonnera pas que, en guise de protestation, j’aie remis ma démission par la lettre suivante envoyée à tous les membres de mon Comité, et qui, je crois, précise bien la situation :