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leur choix est fait par le peuple, qui ne connaît peut-être pas les qualités qui sont indispensables à des hommes dignes de ce nom. Bien souvent, les Chefs élus le sont parce qu’ils parlent bien ou qu’ils se réclament d’un parti, rarement pour leurs qualités personnelles, qui passent au second plan.

Tout le monde connaît les qualités banales que l’on exige d’un Chef d’industrie. Il doit être intelligent et instruit ; il doit être travailleur et ne pas reculer devant la semaine de 100 heures ; il doit être énergique et imposer sa volonté, mais ce n’est pas suffisant, et bien d’autres qualités lui sont indispensables.

La première est de savoir juger les hommes et s’entourer des meilleurs. Combien en ai-je vu de ces sujets d’élite desservis sans espoir par un entourage qu’ils avaient choisis sans discernement, et sans autre souci que celui de ne pas y introduire un rival possible.

Il est aussi très important qu’un Chef sache faire preuve d’imagination, si ce n’est d’intuition. Il peut, évidemment, se faire aider, mais il ne faut pas oublier cependant qu’il n’aura vraiment d’enthousiasme que pour ses propres idées et l’enthousiasme est un rude moteur.

Il doit avoir de l’initiative, et en faire part, en évitant la formule « Il n’y a qu’à… » si usitée. Le « nyakatisme » est rarement suivi de réalisations positives. Cependant, un gros défaut pour un Chef est de se réserver toute l’initiative et de n’en laisser aucune à son entourage.