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Mon Père, fils unique, avait de très bonne heure, renoncé à un métier trop plein de risques à son gré, pour lui et, de goûts modestes, il s’adonna à la musique et à des. travaux d’amateur. Manuellement très habile, il était, avec un égal succès, menuisier, mécanicien, électricien, photographe et artificier. Il avait installé chez lui, à Paris et à Saint-Claude, un atelier d’amateur très bien monté, où il passait ses journées sur son tour, devant son établi, ou dans son laboratoire de photographie. À Saint-Claude, il installait lui-même des lignes électriques, construisait d’adorables meubles en bois et fabriquait des explosifs qui lui servaient à abattre les arbres.

Mon Grand-Père l’avait envoyé passer deux ans en Amérique et deux ans en Allemagne. De son voyage en Amérique, sur bateau à voiles, et de sa traversée du continent jusqu’à San-Francisco, il avait rapporté un goût profond pour la vie de famille.

C’était un homme d’une bonté extrême, cherchant toujours à faire plaisir, élevant ses enfants sévèrement, mais avec une grande liberté d’action.

Ma Mère, comme mon Grand-Père, était née à Divonne-les-Bains. Fille du notaire de la ville, très instruite, c’était une sainte femme qui se consacra, avec un dévouement admirable à l’éducation de ses cinq enfants.

Si l’on peut croire aux vertus de l’atavisme, j’ai été vraiment favorisé par le sort.

J’étais issu d’une forte race de montagnards, dont le