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obscures, de brevets énigmatiques, de rapports nébuleux auraient gagné à être rédigés plus clairement. Mais la possession parfaite du français demande de très longues études basées sur la connaissance du latin et du grec, dont la traduction est le meilleur entraînement pour arriver à une bonne rédaction française. L’heureux maniement des subtilités de notre langue est souvent un élément de succès plus important que les spéculations mathématiques dont on farcit un peu trop le cerveau de nos ingénieurs.

L’enseignement scientifique supérieur considère, en effet, comme acquise la connaissance du français alors qu’elle n’est, bien souvent, hélas, qu’ébauchée.

Les mathématiques transcendantes, le calcul intégral et différentiel gagneraient à être complétés par quelques exercices de français, de rédaction, en particulier, qui habitueraient les élèves à mettre de l’ordre dans leurs idées avant de le mettre dans les choses.

De même, l’étude des langues vivantes devrait être beaucoup plus poussée, en facilitant par exemple, pendant les grandes vacances, le séjour des étudiants dans les pays étrangers.

La formation scientifique supérieure de la jeunesse est assurée, en France, par des maîtres éminents, dont je n’ai eu qu’à me louer, mais j’estime que la place faite aux mathématiques pures est trop grande. Il en résulte, pour certains, une curieuse déformation d’esprit qui les amène à cultiver le paradoxe et à perdre de vue les