Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/286

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plaisanterie des allumettes ininflammables, jusqu’à ce que l’industrie étrangère soit venue au secours de la Régie. Mais, fait plus grave, le marché français est inondé de cigarettes anglaises, américaines, turques, égyptiennes. Or, ni l’Angleterre, ni ses Colonies ne produisent une once de tabac, tandis que la France en récolte 25.000 tonnes par an. La Régie devrait donc être mieux placée, mais ses concurrents étrangers, qui vivent en Économie libérale, n’ont aucune peine à imposer leurs produits au public français. Par contre, la Régie, qui s’appuie pourtant sur un marché intérieur obligatoire de cinq milliards de cigarettes, pourrait facilement exporter du tabac français, dont il est aisé d’augmenter la production indigène. Or, dans aucune capitale du monde, vous ne trouverez un paquet de cigarettes françaises. La preuve est par là faite qu’une industrie d’État est vouée à la médiocrité si, au détriment du consommateur, elle ne s’appuie pas sur un monopole.

Pour le monopole de l’Alcool, l’État fait preuve d’une agréable fantaisie. Il pend sur ses ventes à la carburation, il gagne sur celles à la parfumerie, et il se borne à écriturer pour ses livraisons aux Poudres, sans qu’aucune Cour des Comptes ait jamais su quel était le bilan exact de l’exploitation.

Conclusion.

Si je me suis étendu aussi longuement sur le rôle de l’État — bien que je n’aie fait qu’effleurer le sujet —