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nullement, quand je les compare aux intérêts de la France.

Ce qui importe, avant tout, c’est le retour à la prospérité matérielle et à la quiétude morale, la première commandant la seconde.

Mais on ne sortira pas du chaos, d’ans lequel nous a plongés le dirigisme, sans prendre quelques précautions.

Moi, qui suis un libéral impénitent, je pose en principe qu’il est impossible de se dégager, du jour au lendemain, d’une expérience dirigiste aussi totale que celle de la guerre. Les fumeurs d’opium savent que toute cure de désintoxication demande quelques précautions, et qu’il est dangereux de supprimer brutalement le poison. Il en est de même pour le dirigisme, qui devra, avant de disparaître, assurer la transition avec le libéralisme retrouvé. Les besoins seront tels, après-guerre, et ils se manifesteront avec une telle violence qu’il faudra, de toute urgence, établir une hiérarchie de ces besoins pour les satisfaire dans un certain ordre.

Je suis persuadé que, pour ce faire, le système parlementaire est trop lent, et qu’il faudra, tout au moins pour un temps, un dictateur à l’Économie nationale, muni de pleins pouvoirs. C’est à cet important personnage que je dédie ce chapitre, espérant qu’il y trouvera des éléments pour réaliser une tâche difficile.

Je pars du principe que, seule, est à établir la hiérar-