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Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/39

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Déjà, sur les bancs de l’École, nous prenions nos premiers brevets qui, naturellement, concernaient l’Automobile, dont nous avions prévu l’expansion. C’est à un cours du professeur de Physique Industrielle, Jules Grouvelle, que j’eus l’idée du Radiateur centrifuge, qui devait faire la fortune de Solex.

De ce jour, nous étions décidés à mettre au point cette invention, et nous y passions tous nos instants de loisir et toutes nos vacances.

Mais nous étions, l’un et l’autre, de pauvres militaires, et l’on nous envoya, Mennesson à Belfort et moi à Verdun, qui étaient les garnisons les moins courues. Le manque de distractions me permit de construire, moi—même, le premier radiateur centrifuge chez un maréchal-ferrant de Verdun. Tous les mois, nous nous réunissions, Mennesson et moi, à mi-chemin, à Nancy, pour discuter gravement de la technique de l’appareil.

Je faillis, entre temps, terminer prématurément ma carrière lorsque, commandant au fort de Souville, près de Verdun, la manœuvre d’une tourelle à éclipse de 155 longs jumelés, un des tuyaux de l’accumulateur de pression ayant éclaté je reçus à la pointe du menton un jet d’eau à 100 kilogrammes, qui me mit proprement knock-out, à l’hôpital.

Je ne me doutais pas que, dix ans plus tard, bien d’autres viendraient y mourir, glorieusement.

Les manœuvres de forteresse de Langres nous réunirent, Mennesson et moi, pendant d’eux mois, sous la