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de commandes pour des camions, des tracteurs ou des moteurs fixes. Mais, surtout, notre confiance en nous-mêmes était renforcée. Nous avions le sentiment que les mauvais jours étaient passés et que nous n’avions plus qu’à exploiter notre succès.

Cependant, j’avais été frappé par les difficultés que nous avions rencontrées pour imposer notre appareil. Techniquement, notre système se défendait, mais, commercialement, c’était un loup. Un marché trop étroit ne peut être servi que par une usine qui a d’autres débouchés pour s’alimenter. Il fallait profiter du répit que nous donnait l’affaire C. G. O. pour élargir notre champ d’action.

Justement, d’eux de nos camarades de promotion, Jouffret et Renée, venaient de fonder une petite affaire de carburateurs, mais ils auraient préféré construire des moteurs, ce qu’ils firent par la suite. Nous nous mîmes d’accord pour acheter l’embryon d’affaire. Au moins, nous avions un marché où nous n’étions pas limités par la forme et l’encombrement de l’appareil. Et puis la technique du carburateur, en tant qu’ingénieurs, nous intéressait prodigieusement. Si bien que, encouragés par le succès croissant du radiateur centrifuge, nous nous lançâmes à corps perdu dans la bagarre des carburateurs. Et elle n’était pas mince, cette bagarre. Outre une douzaine de débutants comme nous, il y avait trois ténors, Longuemare, Claudel et Zénith, qui se disputaient la clientèle à coups de prix et de brevets. Je me