Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/51

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mot qui satisfasse à toutes ces conditions, et ils verront que ce n’est pas si aisé.

Parmi la centaine de mots qui me furent proposés, je me décidai, après des abîmes de réflexion, pour celui qui devait avoir une si heureuse fortune : SOLEX, qui avait été trouvé par mon frère aîné Jacques, et je lui décernai royalement la prime convenue : dix francs… or. Il fallut ensuite l’enregistrer dans tous les pays du monde. Ce fut un travail de cinq ans, par suite des oppositions à lever de la part des marques Olex, Soler, Solax. Cette dernière, qui était la propriété d’un Argentin, fut liquidée par la fondation d’un lit à l’hôpital de Buenos-Aires.

Nous avions alors un marché important, des brevets, une marque, d’ailleurs inconnue, mais pas d’usine. Mais nous avions également la jeunesse, l’enthousiasme et de nombreuses relations que le radiateur nous avait procurées. Si bien que, encouragés par le succès du radiateur centrifuge, nous nous lançâmes à corps perdu dans l’industrie de la carburation. Aux innocents, les mains pleines ! Car si nous avions pu prévoir la somme de difficultés que nous allions avoir à surmonter, il est probable que nous ne nous serions jamais engagés dans cette aventure.

C’est le privilège du conteur de pouvoir exposer au lecteur, dès le début, le fruit d’une expérience de trente années, ce qui me permettra mieux de faire saisir la complexité du problème.

Quant à nos futurs concurrents, peut-être pourront-